Corps allongé et ovale de couleur jaune pâle à jaune vert
Museau obtus et modérément long
Environ 7 bandes noires verticales sur les côtés
2 nageoires dorsales distinctement séparées
Caudale légèrement fourchue
Taille moyenne de 10 à 25 cm
Perche canadienne, perche
American perch, yellow perch, lake perch (GB), Persico dorato (I), Perca canadiense (E), Amerikanischer Flussbarsch (D)
Perca americana Schrank, 1792
Centropomus luteus Rafinesque, 1814
Morone flavescens Mitchill, 1814
Perca fluviatilis flavescens (Mitchill, 1814)
Perca gracilis Cuvier, 1817
Perca granulata Cuvier, 1817
Perca notata Rafinesque, 1818
Perca acuta Cuvier, 1828
Perca granulata Cuvier, 1828
Perca serratogranulata Cuvier, 1828
Amérique du Nord, circumboréale
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-OuestLa perchaude est répandue en Amérique du Nord, sa distribution est quasi circumboréale*. On l'observe au Canada dans presque toutes les provinces : en Nouvelle-Écosse, au Nouveau Brunswick, au Québec, en Ontario, au centre du Manitoba, en Saskatchewan, dans le sud de l'Alberta (lacs salins des Prairies) et en Colombie Britannique où elle a été introduite. La cause principale de l'expansion de son aire de répartition en Amérique du Nord est l'introduction volontaire par l'humain.
La perchaude est présente dans les endroits dégagés des lacs et étangs à végétation modérée, eau claire et fond boueux, sablonneux ou graveleux ainsi que dans les cours d'eau à faible courant. On la trouve ordinairement à des températures comprises entre 19 et 21 °C et rarement à plus d'une dizaine de mètres de profondeur. On peut la rencontrer également en eau saumâtre sur la côte atlantique. Elle est active tout l'hiver sous la glace en eau peu profonde.
La perchaude mesure en moyenne 10 à 25 cm de longueur et pèse entre 50 et 200 g (jusqu'à 36 cm pour 500 g). Son corps est allongé et ovale.
Sa tête est modérément haute et arrondie au bout. Son museau est obtus et modérément long, il ne déborde pas de la mâchoire inférieure. La bouche est terminale et légèrement oblique. Les mâchoires sont dotées de petites dents. L'opercule* est terminé par une forte épine. On dénombre 2 nageoires dorsales distinctement séparées. La première dorsale épineuse est haute et arrondie, les épines sont fortes, les rayons varient de 13 à 15. La deuxième dorsale est presque aussi haute, elle possède de 1 à 2 épines et de 12 à 15 rayons. La caudale est légèrement fourchue.
La coloration de la perchaude est variable selon sa taille et son habitat. Le dos et la face dorsale de la tête varient du vert brillant au brun doré en passant par l'olive. Les flancs sont jaune pâle à jaune-vert avec environ 7 barres noires verticales de largeur décroissante. La face ventrale de la tête et du corps varie du gris au blanc lait. Les nageoires dorsale et caudale varient du jaune au vert ; le bord de la première dorsale est souvent noir. Chez les mâles en livrée de frai les couleurs seront plus intenses : notamment les nageoires pelviennes et anale qui sont alors orange brillant.
Très semblable mais pouvant atteindre une plus grande taille, la perche Perca fluviatilis est présente en Europe. Du fait de leur forte ressemblance et de leur capacité d'hybridation, la perchaude a parfois été considérée comme étant une sous-espèce de la perche européenne. Des études morphométriques réalisées en Suède en 2002 et en 2003 indiquent que ce sont deux espèces différentes.
Son alimentation varie selon sa taille et la saison. Elle a lieu le matin et le soir. Elle se compose principalement d'insectes tels que les larves* d'éphèmères Ephemeroptera (ordre, larves), les larves de chironomidés Chironomidae (famille), les puces d'eau Cladocera (eau douce), les larves de demoiselles Zygoptera (sous-ordre, larves), de mollusques et de poissons comme le crapet-soleil Lepomis gibbosus capturés près du fond ou en pleine eau. Son régime alimentaire peut également inclure des œufs de poisson et la crevette rouge sang Hemimysis anomala.
La maturité sexuelle est atteinte à l'âge de 2 à 3 ans chez les mâles et de 3 à 4 ans chez les femelles. Le frai se déroule habituellement au printemps, entre mi-avril et début mai. Il débute tôt la nuit et se poursuit le matin, le plus souvent à proximité de végétation à racines ou de corps d'arbres morts. L'acte de reproduction impliquerait une seule grande femelle et plusieurs mâles qui s'accouplent avec la femelle chacun à son tour. Le nombre d'œufs est proportionnel à la taille de la femelle. Il peut varier de 20 000 à 150 000. Il n'y a pas de nid construit. Les œufs sont transparents et mesurent en moyenne 3,5 mm de diamètre. Une fois libérés et gonflés d'eau ils s'agglutinent en un long tube gélatineux et transparent, replié en accordéon. Le courant peut facilement rejeter cet accordéon sur le rivage. Les parents délaissent complètement la ponte. L'éclosion a lieu entre 10 et 27 jours à une température moyenne de 8 °C. A la naissance les alevins transparents mesurent 5 mm de longueur, ils se nourrissent de zooplancton* de type Daphnia.
La perchaude est la proie de nombreux prédateurs tels que le crapet de roche Ambloplites rupestris, l'achigan à petite bouche Micropterus dolomieu, l'achigan à grande bouche Micropterus salmoides, le doré jaune Sander vitreus, le grand brochet Esox lucius, le maskinongé Esox masquinongy.
Des oiseaux aquatiques tels que le plongeon imbrin Gavia immer, ou le martin pêcheur d'Amérique Megaceryle alcyon se nourrissent également de perchaudes.
La perchaude peut être infestée par de nombreux parasites tels que des copépodes ou des nématodes.
Les adultes et les jeunes sont grégaires. Ils se déplacent habituellement en bancs peu serrés de 50 à 200 individus.
La plus longue distance de migration connue serait de 170 kilomètres dans le lac Michigan.
La nuit, la perchaude est inactive, elle se repose sur le fond.
La longévité moyenne est d'environ 7 ans.
La perchaude est exploitée dans les Grands Lacs canadiens depuis le milieu des années 1800, cette forme de pêche commerciale est aujourd'hui en déclin. En effet depuis le milieu des années 1990, les niveaux de débarquements enregistrés ont diminué de façon dramatique (200 tonnes à 66 tonnes/année au Lac Saint-Pierre).
L'introduction non contrôlée de perchaudes n'est pas sans risque, la perchaude étant très prolifique. Les populations peuvent atteindre des niveaux élevés dans les petits lacs où il n'y a pas de prédateurs. On constate alors une diminution importante des ressources alimentaires et un accroissement du canibalisme.
D'après Godefroy, perchaulde, en 1520, désignait une perche de France.
Perca : du latin [perca] = perche
flavescens : du latin [flavescens] = jaune.
Numéro d'entrée WoRMS : 275313
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopteri | ||
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Famille | Percidae | Percidés | |
Genre | Perca | ||
Espèce | flavescens |
Identification
Corps allongé et ovale de couleur jaune pâle à jaune vert
Museau obtus et modérément long
Environ 7 bandes noires verticales sur les côtés
2 nageoires dorsales distinctement séparées
Caudale légèrement fourchue
Lac Bouchette, Morin-Heights, Québec, Canada, 4 m
19/06/2011
Dorsales
On dénombre 2 nageoires dorsales distinctement séparées.
Lac Bouchette, Morin-Heights, Québec, Canada, 4 m
19/06/2011
Le museau
Son museau est obtus et modérément long.
Lac Bouchette, Morin-Heights, Québec, Canada, 4 m
19/06/2011
Pelviennes et anale
En période de frai, les nageoires pelviennes et anale du mâle sont orange brillant.
Lac Bouchette, Morin-Heights, Québec, Canada, 4 m
19/06/2011
Les flancs
Les flancs sont jaune pâle à jaune-vert avec environ 7 barres noires verticales de largeur décroissante.
Lac Bouchette, Morin-Heights, Québec, Canada, 4 m
19/06/2011
La caudale
La caudale est modérement fourchue.
Lac Bouchette, Morin-Heights, Québec, Canada, 4 m
19/06/2011
En bancs
Quand j'étais enfant (années 60), nous avions un chalet au bord du lac St-François (fleuve Saint-Laurent). En ce temps-là, une perchaude ''normale'' était de 10-12 pouces (30 à 36 cm), et les individus d'une livre (500 grammes) étaient communs. Nous pêchions avec mon père autour de 200-300 perchaudes dans un après-midi !
Aujourd'hui : il est TRÈS rare de voir une perchaude de 12 pouces, en plongée. De nos jours il se vend commercialement des filets de perchaude de...4 pouces (12 cm) !!!!!!!!!!!!!!
Un espoir peut-être : depuis deux ans, il me semble que l'on voit beaucoup de bancs de juvéniles dans le fleuve.
Lac Bouchette, Morin-Heights, Québec, Canada, 4 m
19/06/2011
Juvéniles
Juvéniles de perchaudes, en compagnie de crapets soleil Lepomis gibbosus.
Lac Bouchette, Morin-Heights, Québec, Canada, 4 m
19/06/2011
Ponte
Les œufs s'agglutinent en un long tube gélatineux et transparent, replié en accordéon.
Parc des Iles, Saint-Thimothée, Québec, 4 m
08/05/2010
Individu solitaire
On la trouve ordinairement à des températures comprises entre 19 et 21 °C et rarement à plus d'une dizaine de mètres de profondeur.
Lac Bouchette, Morin-Heights, Québec, Canada, 4 m
19/06/2011
Planche naturaliste Perca acuta
Cuvier & Valenciennes, Histoire naturelle des poissons Tome 2 (1828), image provenant de Biodiversity Heritage Library
N/A
Reproduction de documents anciens
1828
Planche naturaliste Perca granulata
Cuvier & Valenciennes, Histoire naturelle des poissons Tome 2 (1828), image provenant de Biodiversity Heritage Library
N/A
Reproduction de documents anciens
1828
Rédacteur principal : Laurent FEY
Correcteur : Benjamin GUICHARD
Responsable régional : Laurent FEY
Miller LM., 2003, Microsatellite DNA loci reveal genetic structure of Yellow Perch in Lake Michigan,
Transactions of the American Fisheries Society, 132, 503-513.
Svanbäck R., Eklöv P., 2003, Morphology dependent foraging efficiency in perch: a trade-off for ecological specialization, Oikos, 102, 273–284.
Leclerc É., 2007, Patron géographique de la variation génétique chez la perchaude (Perca flavescens) et impacts du paysage du fleuve Saint-Laurent, Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en biologie pour l'obtention du grade de maître ès Sciences (M. Sc.), Département de biologie faculté des sciences et génies, Université Laval, Québec, 50p.
Brown T.G., Runciman B., Bradford M.J., Pollard S., 2009, A biological synopsis of yellow perch (Perca flavescens), Canadian Manuscript Report of Fisheries and Aquatic Sciences, 2883, v + 28p.
Ministère Pêches et Océans, 2011, Avis scientifique suivant une évaluation des risques posés par la perchaude (Perca flavescens) en Colombie-Britannique, Secrétariat canadien de consultation scientifique du MPO, Avis scientifique 2010/081.